mardi 24 avril 2012

Festival de Cannes 2012 : Sélections officielles

Sélection Officielle du 65e Festival de Cannes, 
qui se tiendra du 16 au 27 mai prochain.





Cannes 2012 : les films Un Certain Regard

Miss Lovely d'Ashim Ahluwalia
Le cinéma indien s'invite sur la Croisette avec Miss Lovely. Mais attention, on est loin du style bollywoodien. Le pitch est très cinématographique, puisqu'il s'intéressera à la relation tumultueuse de deux frères producteurs de films d'horreur dans les années 80.

La Playa de Juan Andrés Arango
La Playa est un premier film, originaire de Colombie, signé Juan Andrés Arango. Le film raconte l’histoire d’Afro-colombiens, aspirant à une vie meilleure. Dans ce but, ils ont pour projet de venir à Bogota pour faire des petits boulots.

Les Chevaux de Dieu de Nabil Ayouch
Quatre ans après Whatever Lola Wants et quelques semaines après la sortie du documentaire My Land, le réalisateur franco-marocain Nabil Ayouch est sélectionné à Cannes avec une œuvre difficile. Dans Les Chevaux de Dieu, le cinéaste (l'une des deux présences africaines de la section avec le Sénégalais Moussa Toure) racontera le destin d'enfants devenant terroristes.

Trois Mondes de Catherine Corsini
Catherine Corsini viendra accompagnée d’un beau casting pour présenter Trois Mondes : Clotilde Hesme, Raphaël Personnaz et Arta Dobroshi, révélation du Silence de Lorna. Ils interprètent trois personnages qui n’auraient jamais dû se croiser, venus de trois mondes différents, mais un accident va provoquer leur rencontre…  Co-écrit avec Benoît Graffin (La fille de Monaco, De vrais mensonges) et Lise Macheboeuf (Barrage), Trois Mondes se présente comme un "drame contemporain sur la culpabilité, la justice, le pardon et la rédemption". Catherine Corsini a déjà été en compétition officielle en 2001, avec La Répétition. Elle avait également été retenue pour son deuxième long, Les Amoureux, en 1994, dans la section aujourd’hui disparue Cinémas en France.

Antiviral de Brandon Cronenberg
Alors que David Cronenberg présentera son Cosmopolis en Compétition et en grand habitué de la Croisette, son fils Brandon découvrira l'effervescence cannoise avec sa première réalisation. Avec Antiviral, il marche clairement sur les traces de son illustre papa en explorant les mêmes thématiques, puisque le film raconte l'histoire d'un jeune homme travaillant dans une clinique, qui inocule à ses patients les pathologies... de leurs idoles. Au casting, Caleb Landry Jones (X-Men: Le Commencement) et Malcolm McDowell, éternel héros d'Orange mécanique.

7 Jours à La Havane de Benicio Del Toro, Pablo Trapero, Julio Medem, Elia Suleiman, Juan Carlos Tabio, Gaspar Noé and Laurent Cantet
7 jours à la Havane est un film à sketch, composé de sept courts métrages sur un même lieu, reprenant le même principe que Paris, je t'aime et New York, I Love You. Sept grands cinéastes se sont prêtés au jeu pour réaliser un "portrait contemporain" de La Havane. Laurent Cantet notamment, qui revient donc quatre ans après Entre les Murs, s'intéresse dans son court à l'offrande faite par une famille à la religion Yoruba.  On trouvera également la signature de Gaspar Noé. Les autres réalisateurs sont  Benicio Del Toro, Juan Carlos Tabio, Julio Medem, Elia Suleiman et Pablo Trapero. L'ensemble est coordonné par l'écrivain cubain Leonardo Padura. On notera qu’une avant première du film a déjà eu lieu au Festival International de Cinéma latino-américain de La Havane en décembre dernier. (Mise sur People4cinema)

Le Grand soir de Benoît Delépine et Gustave Kervern
Six ans après "Avida", présenté hors compétition au 59e Festival de Cannes, le duo Kervern-Delépine est de retour sur la Croisette avec le déjanté Grand soir. L’histoire de deux frères, l’un punk à chien, l’autre récemment licencié, qui se retrouvent pour faire leur «révolution»… Le casting promet : Benoît Poelvoorde, Albert Dupontel, Brigitte Fontaine et Bouli Lanners ! Un premier extrait du film est disponible sur Allociné (ici) : on y voit un Benoît Poelvoorde remonté à bloc, méconnaissable avec sa crête iroquoise ! Sortie le 6 juin 2012.

Laurence Anyways de Xavier Dolan
En 2009, son coup d’essai, J'ai tué ma mère, réalisé à 20 ans, secoue la Quinzaine des Réalisateurs. Un an plus tard, son film pop Les Amours Imaginaires fait un tabac à Un Certain Regard. Espéré en compétition, son troisième film sera finalement projeté dans la même section avec une œuvre ambitieuse au sujet casse-gueule, puisque Melvil Poupaud devient une femme au cours du film. (Produit par Touscoprod)

Aimer à perdre la raison de Joachim Lafosse
Après une participation à l’atelier du Festival de Cannes pour son projet Révolte intime et une sélection à la Quinzaine des réalisateurs pour son drame Elève libre, le prometteur Joachim Lafosse est de retour à Cannes, cette fois en Sélection officielle. Aimer à perdre la raison s’inspire du quintuple infanticide à l’arme blanche perpétré à Nivelles en février 2007 par Geneviève Lhermitte, une mère dépressive. Un fait divers qui a bouleversé la Belgique et qui promet d’émouvoir la Croisette, déjà sensible à l’univers singulier de son metteur en scène et de ses acteurs principaux : Emilie Dequenne, prix d’interprétation pour Rosetta en 1999, et Tahar Rahim et Niels Arestrup, acteurs principaux du Grand prix de 2009, Un prophète.

Después de Lucia de Michel Franco
Deuxième long métrage et deuxième passage à Cannes pour le réalisateur Michel Franco. Après Daniel & Ana, présenté dans le cadre de la Quinzaine des Réalisateurs 2009, c’est au tour de Después de Lucia d’être sélectionné, en Compétition officielle cette fois-ci, parmi les 17 films de la section Un Certain Regard. Bouleversé par la mort de sa mère, un adolescent peine à communiquer avec son père : plus que jamais intéressé par la complexité des relations humaines en général et familiales en particulier, Michel Franco remuera la Croisette avec ce drame porté par une équipe essentiellement mexicaine.

Mystery de Lou Ye
Lou Ye revient à Cannes avec Mystery, son premier film tourné en Chine depuis l’interdiction dont il avait fait l’objet il y a cinq ans, après Une jeunesse chinoise. C’est la troisième sélection du réalisateur en compétition officielle (Une jeunesse chinoise avait été retenu en 2006, et Nuits d'ivresse printanière en 2009). Mystery raconte l’histoire d’un homme marié qui mène une double vie et qui va être mis en cause dans le meurtre de la jeune fille avec qui il venait de rentrer dans un hôtel…

Student de Darezhan Omirbayev
C’est aussi un certain regard kazakh qui s’invite sur la Croisette cette année puisque les festivaliers pourront découvrir le dernier film de Darezhan Omirbayev, intitulé Student et dont rien n'a filtré concernant le synopsis. Le cinéaste n’en est pas à son coup d’essai cannois : mathématicien de formation, ce grand admirateur de Robert Bresson réalise en 1998 Tueur à gages. Présenté au Festival de Cannes, le film remporte le prix Un Certain Regard-Fondation Gan, tandis que La Route concourt en Sélection officielle en 2001 dans la section…Un Certain Regard !

La Pirogue de Moussa Toure
Après l’Egypte, le Sénégal. Deuxième présence africaine de la section Un certain Regard, La Pirogue de Moussa Toure met en scène l’odyssée d’un groupe de Sénégalais et de Guinéens à travers le regard d’un capitaine de pirogue chargé de les transporter jusqu’aux îles Canaries. Un drame sur le quotidien de l’immigration mis en scène par un cinéaste engagé qui, après avoir débuté en tant qu’électricien sur les plateaux de François Truffaut (L'Histoire d'Adèle H) et de Bertrand Tavernier (Coup de torchon), fait avec ce troisième long métrage ses premiers pas sur la Croisette.

Elefante Blanco de Pablo Trapero
Pablo Trapero est un habitué de la Croisette : quatrième sélection en 10 ans ! L'Argentin avait déjà été sélectionné à deux reprises dans la section Un certain Regard (El bonaerense en 2002 et Carancho en 2010) et une fois en Compétition officielle, avec Leonera en 2008. Dans Elefante blanco, un film sur la foi dont l'action se situe dans le plus grand bidonville de Buenos Aires, il retrouve l’une des icônes du cinéma argentin, Ricardo Darin (déjà présent dans Carancho), fait appel au très en vue Jérémie Renier (premier rôle en espagnol pour l’acteur belge) et dirige une nouvelle fois sa compagne Martina Gusman. A noter que Trapero sera doublement représenté dans la section Un Certain Regard cette année, puisque le cinéaste a signé l'un des segments du film à sketches Sept jours à la Havane.

Confession d'un enfant du siècle de Sylvie Verheyde
Rencontre étonnante en perspective. Le déjanté et imprévisible musicien Pete Doherty (qui fait pour l'occasion ses débuts à l'écran) et la frenchie Charlotte Gainsbourg se donnent la réplique dans cette adaptation de l'oeuvre-clé du Romantisme signée Alfred de Musset, inspirée entre autres de la relation passionnelle entre ce dernier et George Sand. Pour Charlotte Gainsbourg, l'histoire d'amour avec Cannes (Prix d'interprétation en 2009 avec Antichrist) continue, cette fois devant la caméra de Sylvie Verheyde (Stella). (Produit par Touscoprod)

11.25 The Day he chose his own fate de Koji Wakamatsu
Dans 11.25 The Day he chose his own fate, l’enfant terrible du cinéma japonais Koji Wakamatsu revient sur les derniers mois de Yukio Mishima. L’écrivain très controversé, qui s’est suicidé en novembre 1970 après un coup d’état manqué, avait déjà fait l’objet d’un film réalisé par Paul Schrader et intitulé Mishima. L'Américain avait privilégié une approche poétique tandis que Wakamatsu, fasciné par les rapports étatiques, se concentre davantage sur les penchants politiques de son héros.

Beasts of the southern wild de Benh Zeitlin
Un enfant retiré du monde, qui vit avec son père, s'invente des histoires. Grand Prix du Jury au dernier Festival de Sundance, ce long métrage fantastique indépendant traverse l'Atlantique pour une présentation cannoise. La prestation de la très jeune (six ans) Quvenzhané Wallis est annoncée comme exceptionnelle.

Article : ici
________________________________________

Cannes 2012 : les films Hors-compétition

Moi et toi de Bernardo Bertolucci
En 2011, le réalisateur italien nous avait émus en se voyant remettre par le Président du Jury Robert De Niro une Palme d'honneur. Un an après, il nous revient avec l'adaptation du roman Io e te de Niccolò Ammaniti.

Madagascar 3 : Bons Baisers D’Europe de Eric Darnell, Tom McGrath et Conrad Vernon
Le Palais des Festivals prendra provisoirement les airs d'un cirque ambulant pour la montée des marches de Alex le lion, Marty le zèbre, Gloria l'hippopotame et de Melman la girafe. Le film d'animation événement de cette quinzaine !

Hemingway & Gellhorn de Philip Kaufman
En complément de la Leçon de cinéma animée par le cinéaste, les festivaliers pourront découvrir son téléfilm produit par HBO Films et interprété par le couple glamour Nicole Kidman / Clive Owen. Tous deux y incarnent le célèbre écrivain et la correspondante de guerre dont ce dernier est tombé follement amoureux.

Ai To Makoto de Takashi Miike - Séance de minuit
Changement de registre total pour le réalisateur japonais venu présenter l'année dernière en Compétition le film de sabre Hara-Kiri : mort d'un samourai . Cette fois-ci, attendez-vous à une comédie musicale que Thierry Frémaux promet "sanglante"...

Dario Argento's Dracula de Dario Argento - Séance de minuit
Le maître de l'horreur italien sera également à l'honneur de ces Séances de minuit consacrées généralement au cinéma de genre. L'occasion pour lui de "se refaire" après ses quelques ratés mémorables que sont ses derniers films Le Sang des innocents (2002), Mother of Tears (2007) et Giallo (2008). Et l'espoir que les organisateurs du Festival ne se soient pas trompés en le conviant à présenter sa revisitation 3D du célèbre mythe vampire.

Une journée particulière de Gilles Jacob et Samuel Faure - Séances Spéciales 65ème anniversaire
Pour ce 65ème anniversaire sera projeté le 20 mai prochain un documentaire consacré aux secrets de Cannes. Secrets vus sous l'oeil aiguisé du Président du Festival.

Roman Polanski, film mémoire de Laurent Bouzereau - Séances Spéciales
Laurent Bouzereau, pour ceux qui ne le connaîtraient pas, c'est le pro français du documentaire making-of. Ayant pour habitude de nous faire pénétrer dans les coulisses des œuvres de Spielberg (Rencontres du 3ème type, E.T. l'extra-terrestre...) et d'Hitchcock (Les Oiseaux, Complot de famille), le réalisateur nous emmène cette fois-ci à la rencontre de Roman Polanski pour un film que l'on imagine riche en anecdotes de tournage.

The Central Park Five de Ken Burns, Sarah Burns et David McMahon - Séances Spéciales
Deuxième sélection en Séances spéciales pour Ken Burns qui avait marqué les esprits cinéphiles en 2007 avec La Guerre, film fleuve de 14h30 sur le Deuxième Conflit mondial. Le sujet traité dans The Central Park Five, même si plus anecdotique, s'avère tout aussi grave : le viol d'une jeune joggeuse à New York en 1989.

Journal de France de Raymond Depardon et Claudine Nougaret - Séances Spéciales
La sélection de ce carnet de voyage filmique sur les routes de France ne constitue pas une surprise en soi, Raymond Depardon faisant figure d'habitué régulier du Festival de Cannes. Mais nul doute qu'il parviendra encore à nous émouvoir et à nous bluffer avec ce Journal intimiste et contemplatif.

Der Müll Im Garten Eden de Fatih Akin - Séances Spéciales
Prix du scénario avec De l'autre côté en 2007, Fatih Akin fait son retour à Cannes, porteur d'une œuvre dont l'action se déroule de nouveau dans la Turquie chère à son cœur. On y suit le combat de villageois décidés à ne pas voir leur bourgade se transformer en décharge à ciel ouvert.

Les Invisibles de Sébastien Lifshitz - Séances Spéciales
Cinéaste discret intéressé par l'intimité de ses personnages et leurs troubles sexuels, Sébastien Lifshitz aborde ici le thème de l'homosexualité et de la vieillesse à travers l'histoire d'un quatuor, Maurice, Monette, Lucien, Thérèse, tous nés dans l'entre-deux guerres. Un retour au documentaire que ne manquera pas de saluer la critique.

A Música Segundo Tom Jobim de Nelson Pereira Dos Santos - Séances Spéciales
A travers ce documentaire musical, ce sont la vie et l’œuvre du musicien brésilien Antônio Carlos Jobim, également cofondateur du style "bossa nova", qui nous sont donnés à voir par Nelson Pereira Dos Santos, cinéaste ayant concouru à deux reprises pour la Palme d'or dans les années 70 (en 1970 avec Azyllo Muito Louco et cinq ans plus tard avec L'Amulette d'Ogum).

Villegas de Gonzalo Tobal - Séances Spéciales
Ayant remporté le 1er Prix Cinéfondation pour son court Ahora Todos Parecen Contentos lors de l'édition 2007, l'Argentin Gonzalo Tobal concourt cette année pour la Caméra d'or avec un premier long métrage sur les retrouvailles de deux cousins lors d'un enterrement.

Mekong Hotel de Apichatpong Weerasethakul - Séances Spéciales
Le cinéma expérimental de ce réalisateur thaïlandais fera cette année encore parler de lui à Cannes grâce à ce documentaire sur le fleuve Mékong. Pas de Palme en vue pour celui qui l'avait remportée en 2010 avec Oncle Boonmee, mais un incontestable effet de curiosité qui devrait accompagner le film jusqu'à sa sortie en salles.

Thérèse Desqueyroux de Claude Miller - En clôture
Pour cette fin de Festival, les organisateurs ont souhaité rendre hommage au réalisateur Claude Miller décédé le 4 avril dernier en sélectionnant son ultime film, une adaptation du roman homonyme de François Mauriac avec dans le rôle-titre Audrey Tautou.

Article : ici
__________________________________________________________

Cannes 2012 : les films en compétition

22 films en Compétition pour la Palme d'Or dans le cadre du Festival de Cannes 2012.

Moonrise Kingdom de Wes Anderson (film d'ouverture)
En choisissant Moonrise kingdom pour lancer cette 65e édition, Thierry Frémaux fait taire d'emblée tous ceux qui prétendent que la sélection cannoise se limiterait à un cercle d'habitués. Valeur sûre du cinéma indépendant américain, Wes Anderson s'est déjà rendu à Venise et Berlin, mais n'était encore jamais venu sur la Croisette. Fidèle à l'exquis style rétro qui a fait sa réputation, ce septième opus devrait garantir une ouverture en fanfare, avec son lot de stars (Bruce Willis, Edward Norton, Bill Murray, Tilda Swinton) et une ribambelle d'enfants, les vrais héros du film.

De rouille et d'os de Jacques Audiard
En cinq films seulement, Jacques Audiard est devenu un des cinéastes français majeurs sur la scène internationale. Découvert à la Semaine de la Critique en 1994 avec Regarde les hommes tomber, il triomphe avec Un prophète, sacré Grand Prix en 2009. Tout le monde attendait la suite. Cette adaptation d’un recueil de nouvelles canadien, interprétée par la môme Cotillard (qui se fait rare dans le cinéma hexagonal) et Mathias Schoenaerts (la révélation belge de Bullhead) lui permettra-t-elle d’accéder à la première marche du podium ?

Holy motors de Leos Carax
Révélé il y a près de 30 ans par la Semaine de la Critique avec Boy meets girl, Leos Carax n’en reste pas moins l’éternel jeune homme en colère du cinéma français. Mais, hormis un segment dans le film à sketchs Tokyo (projeté à Un Certain regard en 2008), il n’avait plus donné de nouvelles depuis Pola X, qui reçut un accueil plutôt frisquet en compétition en 1999. Ce cinquième long métrage est donc un événement, d’autant plus qu’il réunit, autour de Denis Lavant, les vétérans insolents Michel Piccoli et Edith Scob et les stars affolantes Eva Mendes et Kylie Minogue !

The Paperboy de Lee Daniels
Assistera-t-on à un déferlement de groupies sur la Croisette ? Car on n’attend pas seulement Robert Pattinson et Kristen Stewart, mais aussi Zac Efron… Celui-ci figure en effet au casting du troisième long métrage de Lee Daniels, l’auteur de Precious, succès-surprise de l’année 2009. Cette adaptation d’un polar de Pete Dexter promet encore de belles performances d’acteurs puisque le héros de High school musical club a pour partenaires John Cusack, Matthew Mcconaughey et Nicole Kidman, qu’on n’avait pas vue à Cannes depuis Dogville en 2003.

Cosmopolis de David Cronenberg
Lorsque le Canadien vient à Cannes, cela fait souvent des étincelles, qu’il soit en compétition (Crash, Prix spécial en 1997) ou Président du jury (le palmarès radical de 1999 : Palme d’or à Rosetta, Grand prix à l’Humanité). Cette adaptation d’un roman culte de don DeLillo, produite par le flamboyant Paulo Branco, devrait mettre la Croisette en ébullition, ne serait-ce que par la présence, aux côtés de Juliette Binoche ou Mathieu Amalric, du chéri de ses dames, Robert Pattinson.

Amour de Michael Haneke
Venu sur la Croisette dès son premier film (Le Septième continent, à la Quinzaine en 1989), souvent primé (un Grand prix pour la Pianiste, un Prix de la mise en scène pour Caché), l’Autrichien décrochait enfin la Palme d’or en 2009 pour Le Ruban blanc. Il peut donc revenir l’esprit plus tranquille… mais Michael Haneke connait-il la sérénité, lui qui brise encore un tabou avec ce film sur la grande vieillesse ? On est prêt à se laisser malmener, si c’est en compagnie d’Isabelle Huppert, de la grande Emmanuelle Riva, et de Jean-Louis Trintignant, miraculeusement sorti de sa retraite.

Killing Them Softly de Andrew Dominik
L'Australie est à l'honneur avec deux cinéastes en compétition... qui sont aussi deux nouveaux venus. Andrew Dominik n'a fait que deux longs métrages, mais c'est pourtant loin d'être un inconnu. Après le très remarqué Chopper en 2000, il signe le western L'Assassinat de Jesse James, qui vaudra à Brad Pitt un Prix d'interprétation à Venise en 2007. La star américaine figure encore au casting de ce polar, longtemps intitulé Cogan's trade. Le beau Brad sera donc de retour sur la Croisette, un an seulement après le monumental Tree of life de Malick.

Lawless de John Hillcoat
C'est donc l'autre Australien en lice pour la Palme d'Or. Le film avait pourtant été annoncé depuis plusieurs semaines comme étant un des candidats les plus probables à la Mostra de Venise... Réjouissons-nous de découvrir dès le mois de mai ce Lawless (à ne pas confondre avec le film homonyme de Malick !), qui succède à la majestueuse adaptation de La Route. D'après un roman de Matt Bondurant situé pendant la Prohibition, adapté par le rockeur Nick Cave, ce sixième long métrage réunit les acteurs hollwyoodiens les plus hot du moment : Tom Hardy, Jessica Chastain, Shia Labeouf, Mia Wasikowska...

Vous n'avez encore rien vu d'Alain Resnais
La date de sortie avait depuis été longtemps fixée au mois d'avril. On s'était donc dit que le vénérable Alain Resnais, lauréat d'un prix spécial pour Les Herbes folles il y a deux ans, n'avait plus trop envie de goûter à la compétition cannoise. Mais on sait que le monsieur est joueur, et le voilà donc une nouvelle fois en course, à 89 ans, avec une variation autour d'Eurydice d'Anouilh, qui ressemble furieusement à une lettre d'amour aux acteurs. Ils sont particulièrement nombreux cette fois-ci : Azéma, Arditi, Piccoli, Amalric, Podalydès, Duperey, Consigny... Quelle belle montée des marches en perspective !

Sur la route de Walter Salles
Certains espéraient le découvrir à Cannes il y a un an mais... le route fut longue, semble-t-il, entre le tournage et les dernières finitions. Attendu au tournant pour s'être attaqué à un des ouvrages-cultes de la littérature américaine (signé Jack Kerouac), le cinéaste brésilien, amateur de grandes traversées (Carnets de voyage, vu sur la Croisette en 2004) bénéficie d'un casting ébouriffant : Sam Riley (la révélation de Control, dont on est heureux de recroiser le chemin), Garrett Hedlund, Kristen Stewart (pour son baptême cannois, tout comme mister Pattinson !), mais aussi Kirsten Dunst ou Viggo Mortensen.

La Part des Anges de Ken Loach
Lors de la conférence de presse, Thierry Frémaux confiait que Ken Loach souhait au départ être hors compétition. Déjà consacré pour un de ses films les plus graves (le Vent se lève, Palme d'or en 2006), cet habitué du Festival (dès Kes, son deuxième film, présenté à la Semaine de la Critique en 1970 !) revient  avec une comédie, un genre qui a rarement les honneurs de la compétition. Après le monde du football (Looking for Eric) ou celui des cheminots (The Navigators), il nous plonge dans l'univers des distilleries de whisky avec ce film tourné à Glasgow, tout comme Sweet sixteen, un de ses meilleurs. A ta santé, Ken !

Mud de Jeff Nichols
Ascension fulgurante pour cet Américain âgé de seulement 33 ans. Shotgun stories fit forte impression en 2007, et l'an dernier, Take shelter a recueilli tous les suffrages, de Sundance à Deauville... en passant par la Croisette, où le film obtint le Grand Prix de la Semaine de la critique. Après l'ouragan, la boue, donc. Matthew McConaughey incarne un homme en cavale dans ce troisième opus, aux côtés de Reese Witherspoon, qui n'était encore jamais venue à Cannes, et d'un ado, Tye Sheridan (l'un des fils de Brad Pitt et Jessica Chastain dans Tree of life).

In another country de Hong Sang-soo
Isabelle Huppert poursuit son voyage en Asie : après avoir été une missionnaire prise en otage aux Philippines pour Brillante Mendoza, elle a fait un séjour plus tranquille du côté des plages coréennes chères au coeur de Hong Sang-soo. Celui qu'on qualifie parfois de Rohmer coréen travaille donc pour la première fois avec une actice européenne, mais il semble rester fidèle à son style et à ses préoccupations. Ce film mêle en effet la vie et le cinéma, à travers plusieurs histoires sentimentales, avec trois femmes prénommées Anne...

Beyond the hills de Cristian Mungiu
Parmi les cinéastes en compétition cette année (en dehors du fait, notable, qu'on ne compte aucune femme...),  ils ne sont que quatre à avoir déjà obtenu la Palme d'or : Haneke, Loach, Kiarostami et, donc, Cristian Mungiu. Il y a cinq ans, Quatre mois, trois semaines et deux jours avait bouleversé les festivaliers, et attiré les regards vers un cinéma roumain en pleine explosion. Depuis, le réalisateur a participé au projet collectif Les Contes de l'âge d'or. Dans ce troisième long métrage, il raconte l'histoire d'une jeune femme qui part trouver refuge dans un monastère, où on la suspecte d'être possédée...

Reality de Matteo Garrone
En 1996, son court métrage fut primé au Sacher Festival, une manifestation créée par un certain Nanni Moretti. Matteo Garrone fait aussi partie des nombreux cinéastes qui apparaissent dans Le Caiman. Que va donc penser l’intransigeant Nanni Moretti, président du jury, du nouveau long métrage de son jeune (43 ans) confrère ? Reality est en tout cas très attendu, car il arrive après le retentissant Gomorra, œuvre glaçante sur l’univers impitoyable de la mafia. Il s’intéresse cette fois à la fascination qu’exercent les émissions de télé-réalité. Un autre univers impitoyable…

Taste of money de Im Sang-soo
Excepté le film japonais… réalisé par l’Iranien Kiarostami, l’Extrême-Orient n’est représenté, en compétition, que par la Corée. Un des concurrents de Hong Sangsoo aura donc pour nom Im Sangsoo – qui commence lui aussi à devenir un habitué du festival. Deux ans après The Housemaid (et sept ans après The Président’s last bang, qui fit grand bruit à la Quinzaine des Réalisateurs), le cinéaste, qui vient de fêter ses 50 ans, se retrouve encore en lice pour la Palme d’or avec un nouveau thriller érotique.

Like Someone In Love d'Abbas Kiarostami
Qu’il est loin le temps où Abbas Kiarostami nous livrait des bouleversantes chroniques sur l’enfance en Iran (Où est la maison de mon ami ?, 1987) C’est désormais un auteur adulé sur la scène internationale, qui a d’ailleurs obtenu la Palme d’Or en 1997 pour Le Goût de la Cerise (un de ses plus fervents défenseurs dans le jury n’était autre que Nanni Moretti !). Après l’expérimental Shirin, il a radiographié un couple en Toscane (Copie conforme, avec Binoche primée à Cannes il y a deux ans). Il est parti cette fois au Japon, pour évoquer la relation unissant un vieil universitaire à une étudiante qui se prostitue.

Dans la brume de Sergeï Loznitsa
Il y a deux ans, Thierry Frémaux avait fait le pari d'inclure en compétition My joy, le premier film de fiction d'un documentariste ukrainien. Une oeuvre à part, qui faisait défiler les paysages de la campagne russe, en compagnie d'un chauffeur-routier. Sergei Loznitsa signe un film d'époque, puisque le personnage central du film est un cheminot injustement accusé d'être un collaborateur, dans la Biélorussie de 1942. il s'agit de l'adaptation d'un roman de Vassil Bykov, grande figure de la littérature biélorusse, décédé en 2003.

The Hunt de Thomas Vinterberg
C'est le Scandinave de la compétition. on lui souhaite le même succès que ceux de l'an dernier, Nicolas Winding Refn et Lars Von Trier. Vinterberg connait bien l'auteur de Melancholia... Tous deux furent à l'origine du Dogme, ce mouvement que tout le monde ou presque a oublié, mais qui donna naissance à deux ou trois grands films, notamment Festen, mémorable règlement de comptes familial (Prix du jury à Cannes en 1998). Depuis, le Danois a plutôt déçu (It's all about love avec Claire Danes et Joaquin Phoenix, Submarino). On guette son retour, surtout depuis qu'on sait que le rôle principal du film (un homme accusé d'abus sexuels sur une fillette) est tenu par l'immense Mads Mikkelsen.

Paradise d'Ulrich Seidl
Eh non, Michael Haneke n'est pas le seul cinéaste autrichien provocateur. Souvenons-nous des effrayants portraits brossés dans Dog days, dévoilé à la Semaine de la Critique en 2002, et Import Export, présenté en compétition sur la Croisette en 2008. Dans ce Paradise (un titre qu'on imagine un poil ironique), premier volet d'une trilogie, il s'intéresse au tourisme sexuel à travers une Autrichienne de 50 ans qui cherche le plaisir auprès de jeunes hommes africains. Polémique en vue ?

Après la bataille de Yousry Nasrallah
Cannes, reflet du monde et de ses fracas. Un cliché qui, comme tous les clichés, n'est pas dénué de vérité... Réalisateur de La Porte du soleil et La Ville, l'Egyptien Yousry Nasrallah, qui fut aussi scénariste pour Youssef Chahine, a choisi de tourner au Caire un film de fiction qui intègre la réalité des évenéments politiques qui ont secoué le pays ces derniers mois. Un regard précieux sur le monde contemporain, qui devrait intéresser le Président-citoyen Nanni Moretti.

Post Tenebras Lux de Carlos Reygadas
il y a tout juste dix ans, à la Quinzaine des Réalisateurs, un jeune cinéaste mexicain déboulait avec Japon, une oeuvre contemplative qui (comme souvent) époustoufla une moitié des festivaliers et exaspéra l'autre... Grâce à Batalla en el cielo en 2005, il s'élève jusqu'en compétition, et c'est Lumière silencieuse qui lui permet de remporter deux ans plus tard un Prix du jury. Depuis, on a vu sa contribution au film collectif Revolution mais on attendait surtout un quatrième long métrage, sur lequel il travaille depuis plusieurs années. Un film assurément énigmatique (à l'image de son titre), présenté comme un collage poétique aux accents autobiographiques...

Article : ici
__________________________________________________________

51e Semaine de la critique du 17 au 25 mai

La liste des longs métrages présentés durant cette édition 2012 :

Compétition longs métrages

Aqui y alla, réalisé par Antonio Mendez Esparza (Espagne-Etats-Unis-Mexique)
Après un court métrage en 2009 ("Una y otra vez"), Antonio Méndez Esparza, jeune espagnol de 27 ans, réalise avec "Ici et là-bas" son premier long métrage et se rend, ainsi, pour la première fois, à Cannes. Pour ce drame sur les déchirures de l'émigration, il a fait appel à un grand nombre de comédiens débutants.

Au galop, réalisé par Louis-Do de Lencquesaing (France)
L'an dernier, à Cannes, on n'a vu que lui, ou presque : acteur, Louis-Do de Lencquesaing figurait au casting de deux films en compétition ("Polisse" et "L'Apollonide") mais aussi de "Jeanne captive" (présenté à la Quinzaine) et de "My little princess", dévoilé à la Semaine de la Critique. C'est dans cette même section qu'on découvrira son premier long métrage en tant que réalisateur (il a déjà signé une poignée de courts). Dans cette oeuvre intimiste, aux accents autobiographiques, il joue aux côtés de sa fille Alice (déjà sa partenaire dans "Le Père de mes enfants"), de l'italienne Valentina Cervi et de la Suissesse Marthe Keller.

Les Voisins de Dieu, réalisé par Meni Yaesh (Israël-France)

Hors les murs, réalisé par David Lambert (Belgique-Canada-France)

Peddlers, réalisé par Vasan Bala (Inde)

Los Salvajes, réalisé par Alejandro Fadel (Argentine)

Sofia's Last Ambulance, réalisé par Ilian Metev (Allemagne-Croatie-Bulgarie)
Si les cinéphiles sont capables de citer plusieurs noms de réalisateurs hongrois ou roumains, on connait fort peu le cinéma bulgare. Sofia's last ambulance devrait, en prime, nous permettre d'en savoir plus sur la société bulgare puisqu'il s'agit d'un documentaire sur les urgences médicales, qui suit un médecin, une infirmière et un ambulancier. Il s'agit du premier long métrage d'un réalisateur âgé de 31 ans, qui débuta comme violoniste puis entreprit des études de peinture. Il avait déj signé Goleshovo, court métrage documentaire consacré à un village abandonné dans les montagnes bulgares.

Film d'Ouverture
Broken, réalisé par Rufus Norris (Royaume-Uni)

Film de Clôture
Communiqué ultérieurement

Séances spéciales
Augustine, réalisé par Alice Winocour (France)

J'enrage de son absence, réalisé par Sandrine Bonnaire (France-Luxembourg-Belgique)
Le documentaire Elle s'appelle Sabine, qui marquait les débuts de Sandrine Bonnaire derrière la caméra, fut l'un des évenements de la Quinzaine des Réalisateurs en 2007. Comme dans cet émouvant coup d'essai (dans lequel elle filmait sa soeur autiste), l'héroïne de "A nos amours" a puisé dans ses souvenirs familiaux le matériau de cette première fiction. Cette histoire d'un ancien amant qui ressurgit dans la vie d'une femme est en effet inspirée d'un épisode de la vie de sa mère. Sandrine Bonnaire a réuni un casting étonnant, puisque se côtoient Alexandra Lamy (qui a prouvé, dans Ricky ou Possessions, qu'elle n'était pas qu'une actrice comique), William Hurt (ancien compagnon de la réalisatrice), Augustin Legrand (connu pour son engagement au sein de l'association Les Enfants de Don Quichotte)... mais, selon la rumeur, la vraie star du film est un enfant.

Article : ici

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire